
Plus qu’1 semaine avant le D-Day folks ! Comme chaque mardi, je vous relate les événements marquants de la semaine écoulée pour vous permettre de ne rater aucun des soubresauts de ce duel mortel. Au programme cette semaine, la campagne sur le terrain s’intensifie à mesure que l’élection approche et le Sénat a finalement nommé Amy Barrett au poste de juge à la Cour Suprême. La semaine a surtout été marquée par l’ultime débat entre Trump et Biden. Beaucoup plus apaisé et courtois que le premier débat, celui-ci a permis de bien différencier les lignes de fracture entre les 2 programmes. Cette fois-ci, un vainqueur s’est dégagé mais pas sûr que cela change grand chose au résultat final le 3 novembre.
MARDI 20/10 : Cour Suprême et Brèves de campagne

Comme souvent dans cette campagne, la Cour Suprême est au centre de l’actualité. En effet, il est fort possible, dans le cas d’une élection serrée, que le vainqueur soit annoncé par les tribunaux et non par les chaînes d’information américaines, comme en 2000. En raison du vote massif par correspondance qui penche pour l’instant dans un sens (celui des démocrates), le résultat pourrait changer dans plusieurs états au fur et à mesure du dépouillement les jours qui suivront l’élection. Les républicains veulent éviter cela à tout prix et contestent toutes les décisions qui étendent la période de comptage des bulletins. C’est le cas en Pennsylvanie, l’Etat que je juge comme le plus important de cette élection 2020. Dans cet Etat, la commission électorale a prévu de compter tous les bulletins envoyés d’ici le 3 novembre qui arriveraient avec 3 jours de retard. Le parti républicain local a intenté plusieurs procès à la commission pour changer cette règle et le cas est remonté jusqu’à la Cour Suprême ce mardi. La Cour Suprême est actuellement composée de 5 juges conservateurs et de 3 juges progressistes en attendant la nomination de Barrett. Pourtant, un juge nommé par George W. Bush en 2005, John Roberts, a tendance à se ranger souvent du côté des progressistes. C’est ce qu’il a fait encore dans ce cas précis. La Cour Suprême a donc confirmé, par défaut, la décision de la Cour de Pennsylvanie : les bulletins de vote reçus 3 jours après le vote compteront. Les républicains ont fait appel et espèrent que l’arrivée de la juge Barrett la semaine prochaine leur permettra d’annuler cette décision à la dernière minute. Pour faciliter cela, les sénateurs républicains ont avancé de 3 jours le vote de sa confirmation. Dès le 26 octobre, elle pourra prendre place au sein de la Cour Suprême et peut-être revenir sur cette décision. Barrett apparaît de plus en plus comme la véritable bonne surprise d’octobre pour le Président Trump.
Sur le plan judiciaire toujours, le FBI a jugé que les mails hackés de Hunter Biden ne sont pas liés à un effort de désinformation russe. Ces mails et photos privées récupérés sur l’ordinateur du fils de l’ancien vice-président révèlent peu de choses intéressantes pour l’instant, excepté le fait qu’Hunter Biden semble aimer se prendre en photo dans le plus simple appareil. Le FBI n’a donc engagé aucune enquête pour le moment, contrairement à l’affaire des mails de Clinton en 2016.

Les cas de covid-19 remontent à nouveau en flèche en ce début de semaine et le parti Républicain sent venir le danger dans plusieurs Etats clés. 25 millions de dollars supplémentaires vont être dépensés au cours des 2 dernières semaines de campagne dans les Etats d’Arizona, d’Iowa, du Michigan, de Caroline du Nord et du Wisconsin et cet argent ciblera un électorat en particulier : celui des séniors. Contrairement à 2016, les sondages donnent Biden et Trump au coude à coude au sein de cet électorat. Les républicains mettent donc les bouchées doubles pour convaincre cette frange de la population.
MERCREDI 21/10 : où est passé le « ground game » démocrate ?

Tandis que nous entrons dans les 14 derniers jours de la campagne, Barack Obama était en meeting ce mercredi pour son ancien colistier Joe Biden à Philadelphie. Le 44ème président américain s’est rappelé au bon souvenir des militants en livrant une attaque en règle contre Donald Trump. Pour Obama « Notre démocratie ne pourra fonctionner si les gens qui sont censés être nos dirigeants mentent tous les jours et inventent des tas de choses… Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes ». Devant une foule clairsemée, Obama a essayé de réveiller un camp démocrate, étrangement amorphe sur le terrain cette année. En effet, 2020 représente un vrai tournant dans la façon de mener campagne chez les démocrates et une véritable incompréhension de ma part. De 2008 à 2016, les démocrates ont fait preuve d’un professionnalisme et d’une efficacité sur le terrain jamais égalée par les républicains. Porte à porte, récupération de données sur facebook, organisation de mini-meetings aux quatre coins du pays, le « ground game » (campagne de terrain) d’Obama et même celui de Clinton étaient bien supérieurs à celui de leurs adversaires républicains et leur avait permis de créer un véritable engouement à chaque campagne. Cette fois-ci, les démocrates ont totalement abandonné le terrain à Trump et se concentrent uniquement sur une campagne 100% virtuelle qui ne parvient pas, là non plus, à surpasser l’efficacité de celle de Trump. En 3 mois, l’équipe de campagne de Trump est parvenue à contacter plus de 150 millions d’électeurs ce qui constitue un record et inquiète particulièrement les analystes data démocrates qui firent le bonheur d’Obama en 2008. Rappelant la déconvenue de 2016 et la défaite d’Hillary Clinton, Barack Obama a conclu son discours en appelant les démocrates à se mobiliser en masse et à ne pas croire que l’élection est déjà gagnée en raison de sondages favorables à Joe Biden. Sans organisation efficace sur le terrain, pas sûr que le message alarmiste d’Obama soit entendu le 3 novembre.
JEUDI 22/10 : Débat Trump/Biden, une gaffe préjudiciable ?

Ce jeudi avait lieu le dernier débat entre Donald Trump et Joe Biden. Contrairement au premier débat, les deux concurrents se sont laissés parler et le débat était finalement de très bonne facture et même cordial (excepté un passage où les deux candidats se sont accusés d’être corrompus). Après avoir vu la vidéo d’un expert en langage non verbal, je me sens légitime pour analyser ce débat et distribuer les bons et mauvais points. Quelques trucs pour mes lecteurs si vous souhaitez revoir ce débat : quand Trump bouge un peu trop les épaules, il ment. Sleepy Joe rigole nerveusement quand Trump l’envoie dans les cordes.
- Thématique 1 : l’épidémie Covid-19 => Le débat démarre dans le calme pour les deux candidats. La journaliste demande au président Trump de revenir sur sa gestion du Covid et le président concède presque quelques erreurs de gestion, enfin à la manière de Trump « j’ai beaucoup appris sur ce virus et nous le connaissons mieux maintenant ». Biden est particulièrement incisif et marque des points en dénonçant la communication catastrophique de Trump qui pendant des mois a annoncé plusieurs fois la fin de la crise. Trump ne se laisse pas mettre KO toutefois et fait remarquer que Biden ne fait que critiquer sans proposer d’alternative à sa politique. Interrogés sur la suite de la pandémie, les 2 candidats nous ont présenté deux visions de ce que signifie « vivre avec le virus ». Pour Trump, c’est la ligne de la raison froide et de l’espoir : il faut se remettre au travail et continuer à interagir socialement sinon les liens qui fondent une Nation disparaîtront. Le Président a promis de tout faire pour qu’un vaccin soit commercialisé d’ici la fin de l’hiver. Biden nous dresse un monde quasi-apocalyptique avec la promesse d’un « hiver noir » avec 100 000 morts au mieux et sûrement plusieurs confinements. Le remède immédiat est simple : portez votre masque et tenez vous à distance ! Bilan : Sur la partie gestion de la crise, Biden a clairement marqué un point et a su faire preuve d’empathie sur la forme. Cependant, sur le cap à donner, j’ai trouvé Trump étonnamment plus précis et factuel, proposant un cap bien plus positif que son adversaire. Trump/Biden : 1/1
- Thématique 2 : La sécurité nationale => Beaucoup moins calme cette fois, les 2 candidats s’accusent mutuellement d’être des pions de Poutine ou de la Chine. Le débat devient plus intéressant quand Biden attaque Trump sur sa relation avec la Corée du Nord « on a vu ce que ça avait donné d’être ami avec Hitler » et a mis en cause la politique agressive de Trump face à la Chine. Trump renvoie dans les cordes Biden en comparant son bilan avec celui de l’administration Obama/Biden. « Obama m’a dit lors de la passation de pouvoir qu’il craignait un conflit nucléaire avec les nord-coréens, […] j’ai fait baisser les tensions malgré le bordel que vous m’aviez laissé ». Sur la Chine, il demande à Biden de décrire son plan : « plus de coopération internationale et défense des droits de l’homme » contre la Chine. Trump déroule alors les résultats de sa politique protectionniste : sauvetage des emplois des agriculteurs du Midwest, dévaluation de la monnaie chinoise, etc… Le premier uppercut intervient à ce moment-là : Biden détourne le sujet et nous sort un passage sûrement répété face caméra « ce qui compte c’est la famille américaine autour de la table de la cuisine »… Tellement téléphoné que Trump se moque « Seul un politicien parle comme ça, allons Joe, tu peux faire mieux que ça ». Rire nerveux de Biden… Bilan : En plaçant le débat sur la comparaison des politiques internationales des 2 dernières administrations, Trump gagne haut la main cette séquence. Trump/Biden : 2/1
- Thématique 3 : Système de santé => Sujet glissant pour Trump qui rappelle d’abord qu’il a démantelé la mauvaise réforme du Obamacare puis, roulement d’épaules, nous annonce qu’il mettra en place un meilleur système. Se rappelle-t-il que ce Trumpcare était déjà dans son programme de 2016 et qu’il l’a fait passer à la trappe ? On ne dirait pas. Joe Biden est cette fois excellent et trouve un bon angle d’attaque. Oui, Obamacare était perfectible mais il permettrait à 32 millions d’américains de disposer d’une assurance, vraie solution pour éviter une centaine de milliers de morts supplémentaires du Covid. Un bon point tout de même pour Trump qui rappelle que c’est la majorité démocrate au Sénat qui a altéré le texte Obamacare originalement présenté. Bilan : Biden a pu développer les principaux points de son « Bidencare » et Trump n’a pu que se faire tout petit pendant cette partie du débat. Trump/Biden : 2/2
- Thématique 4 : Salaire Minimum => Débat court et technique où 2 philosophies s’affrontent. Biden veut remonter le salaire minimum à 15$ de l’heure par arrêté fédéral. Trump, en bon républicain, veut laisser la main sur le montant aux Etats tout en précisant sa pensée libérale : si le salaire minimum est trop haut, certains emplois seront supprimés. Bilan : Pas de perdant ici, c’est un sujet de débat traditionnel entre démocrates et républicains. Trump/Biden 3/3
- Thématique 5 : Immigration => Le débat dure depuis déjà une heure à ce moment du débat. Une thématique chère à Trump est enfin abordée. La journaliste demande aux deux candidats de préciser leur politique vis-à-vis des immigrés illégaux. Donald Trump veut poursuivre sa ligne de 2016 : Aucun immigré illégal ne doit obtenir de papiers. Il faut passer par la voie légale et tout se passera bien. Biden défend le rétablissement de la politique de « catch& release » qui permettait à un immigré illégal d’être libéré et d’avoir le droit de circuler librement sur le sol américain en attendant que la justice statue sur son sort. Trump rappelle que seuls « les demeurés » revenaient devant le juge se faire expulser. Biden défend le rétablissement de cette loi et la régularisation de 11 millions d’immigrés dès son accession au pouvoir. Il accuse alors Trump de retenir en cage des enfants d’illégaux. Le second uppercut intervient à ce moment précis : « C’est en 2014 sous Obama que ces cages ont été construites Joe ! ». Rire nerveux de Biden… Bilan : Trump tient la position majoritaire dans l’électorat, à savoir limiter la politique migratoire. Biden a perdu pied lorsqu’il a été renvoyé habilement à son propre bilan. Trump/Biden : 4/3
- Thématique 6 : la question raciale aux USA => Si 2 politiques bien distinctes s’affrontent à nouveau, Trump reproduit le schéma de la précédente thématique. Biden est renvoyé à son bilan médiocre sous Obama à tel point qu’on finit par croire qu’il est le sortant. Trump parvient à être plus factuel quand Biden accuse Trump (enfin Abraham Lincoln via un lapsus) d’être le président le plus raciste de l’histoire. Bilan : Biden fait plusieurs erreurs pendant cette séquence : il confond Lincoln et Trump et il regarde 2 fois sa montre. Il commence à reprendre sa forme maléfique de Sleepy Joe. Il est temps d’en finir. Trump/Biden 5/3
- Thématique 7 : le changement climatique => Sur ce sujet qui clôture le débat, Trump dit un peu n’importe quoi et montre que c’est le sujet qu’il maîtrise le moins de la soirée. « L’éolien c’est nul, ça tue les oiseaux » ou encore « j’aime l’air pur, nous avons eu le meilleur air pur pendant mon mandat, believe me ». Du pain béni pour Biden ? Non, Joe n’est plus parmi nous et il fait de nombreuses approximations sur son plan. Il conclut son argumentaire sur un mot malheureux « je vais arrêter l’exploitation de gaz de schiste d’ici 2025 ». Trump profite de la brèche « Que penseront les électeurs d’Ohio, du Texas et de Pennsylvanie ? » Bilan : Biden a fait, selon moi, une gaffe qui pourrait lui coûter la Pennsylvanie en annonçant son plan écologique un poil trop ambitieux. Il a essayé de se rattraper juste après en donnant un horizon plus lointain et des perspectives d’emplois verts mais les ouvriers de la Rust Belt n’iront pas vérifier dans son programme d’ici le 03/11. Trump/Biden : 6/3
Bilan : Match équilibré jusqu’au 30 dernières minutes où Biden a sombré entre approximations et une gaffe qui pourrait faire mal dans la Rust Belt. Trump a été très bon et était visiblement préparé et sous calmants. Trump a gagné le débat mais pas sûr que cela suffise, si les sondages disent vrais, à 10 jours de l’élection.
VENDREDI 23/10 : Joe Biden, un président normal

61 millions d’électeurs ont déjà voté à ce jour soit plus de 45% des votants de 2016 et les paris sont maintenant ouverts : cette ruée vers les bureaux présage-t-elle une mobilisation accrue et donc une énorme participation à l’élection ou les électeurs ont ils pris les devants et ont changé leur façon de se prononcer ? S’il y a une énorme participation, beaucoup prédisent que cela avantagera surtout le candidat démocrate Joe Biden. Alors que le dénouement de cette élection approche, Biden entend montrer des signes d’ouverture à l’opposition. Il annonce qu’il nommera des républicains dans son gouvernement s’il est élu. John Kasich, ancien gouverneur de l’Ohio et ancien adversaire de Donald Trump lors de la primaire républicaine de 2016 pourrait être l’un de ces républicains présent dans ce futur gouvernement démocrate. Contrairement à la France, les présidents américains ont l’habitude de nommer des personnes du camp opposé dans leur administration. Il s’agit d’une tradition ancrée qui dénote la collaboration bipartisane fréquente entre les députés et sénateurs dans l’élaboration et le vote des lois américaines. Ce n’est que depuis l’émergence d’un président clivant comme Donald Trump que cette tradition a pris fin : les votes au Sénat ou à la Chambre des représentants sont, désormais, rarement consensuels. Trump n’a nommé aucun démocrate dans son administration et ne compte pas changer cela au cours de son éventuel second mandat. En cela, l’élection de Biden marquerait bien un retour à la normale dans la politique américaine. Les sénateurs républicains ont d’ailleurs confirmé leur intention de collaborer avec une administration Biden, si les républicains venaient à conserver la majorité au Sénat.
SAMEDI 24/10 : Trump a voté, le Covid menace

Pas grand chose dans l’actualité du week-end si ce n’est la poursuite de la campagne effrénée de Trump. Trois meetings ce samedi, cinq meetings dimanche, le président n’a jamais été aussi en forme. Il a même trouvé le temps de voter en avance en Floride à Palm Beach pour « un gars qui s’appelle Trump ». Trump en a profité pour rappeler qu’il valait mieux se déplacer le jour du vote ou en avance au bureau de vote pour déposer son bulletin de vote, plutôt que de choisir la solution du vote par correspondance. Toute la stratégie républicaine repose sur l’espoir d’une forte mobilisation républicaine dans les urnes le Jour J. Toutefois, le covid-19 devient clairement une menace pour la participation des républicains dans les urnes. Comme en Europe, les cas de covid-19 repartent à la hausse et battent des records : 80 000 nouveaux cas positifs ce samedi. Au Texas, le gouvernement local demande déjà aux habitants de rester au maximum chez eux et la situation pourrait empirer d’ici 10 jours. Les électeurs républicains sont moins inquiétés par le covid que les électeurs démocrates (20% ont peur du Covid contre 80% chez les démocrates) mais Trump ne peut pas se permettre de perdre ne serait-ce que 5% de voix. Encore une fois, le covid apparaît comme le principal échec de cette administration. Incapable de vaincre le virus, le chef de cabinet de la Maison Blanche a même fait part de son désarroi ce samedi « l’administration fait des efforts pour contenir la pandémie mais les Etats-Unis ne vont pas contrôler un virus contagieux comme la grippe ». Trump le winner battu par le COVID et bientôt par Sleepy Joe ?
DIMANCHE 25/10 : Le décompte du early voting dans les états clés
Comme chaque semaine, je m’essaie à une analyse rapide du décompte des votes par correspondance et des votes en avance dans les Etats clés. La mobilisation des démocrates est, comme attendu, plus forte que celle des républicains dans cette phase de l’élection. Dans les Etats où l’affiliation à un parti est précisée, 49% des votants sont affiliés au parti démocrate contre 28% pour le parti Républicain. Si l’on se concentre sur le vote par correspondance, l’écart est encore plus large : 52% contre 25%. Cependant, les sondages indiquaient que le vote en avance dans les bureaux de vote serait aussi à l’avantage des démocrates mais cela n’est pas le cas : 41% des républicains se sont rendus aux urnes contre 38% pour les démocrates. Bien entendu, il est difficile de tirer une conclusion à partir de ces chiffres puisque nous ne savons pas pour qui ces personnes votent. En outre, 22% de l’électorat qui se déplace n’a pas d’affiliation et peut théoriquement voter pour n’importe lequel des candidats.
Si l’on se plonge dans le détail de certains états clés et que l’on compare à 2016, comparaison toujours à prendre avec des pincettes, on se retrouve avec cette répartition :
- Arizona : 42% Démocrate (+7) 34% Républicain (-5)
- Colorado : 38% D (=) 26% R (-9)
- Floride : 43% D (+3) 36% R (-5)
- Géorgie : 43% D (+1) 50% R (-3)
- Iowa : 51% D (+7) 31% R (-3)
- Michigan : 39% D (=) 41% R (+5)
- Caroline du Nord 40% D (-5) 30% R (-1)
- Nevada : 42% D (-2) 35% R (-1)
- Ohio : 39% D (-9) 48% R (+8)
- Pennsylvanie : 71% D (+28) 20% R (-28)
- Virginie : 50% D (-1) 37% R (-1)
- Wisconsin : 36% D (-16) 42% R (+6)

Quelques remarques sur ces chiffres : le Nevada est l’Etat qui vote le plus par correspondance, c’était déjà le cas en 2016 et c’est le seul Etat qui peut nous donner une indication réelle sur la mobilisation. En 2016, 44% des démocrates avaient voté en anticipé contre 36% pour les républicains et c’est quasiment le même rapport de force aujourd’hui : 42% contre 35%. Ceci me laisse penser qu’il n’y a pas d’écart significatif de mobilisation en faveur des démocrates cette année contrairement à ce qu’indiquent les sondages. Sur le plan des bizarreries, la Pennsylvanie est extrêmement à l’avantage des démocrates mais… il s’agit d’un des rares états où le vote par correspondance n’augmente pas par rapport à 2016. A contrario, les républicains semblent très mobilisés dans le Michigan et dans le Wisconsin ce qui va dans le sens inverse de tous les autres Etats où les républicains ont globalement écouté le président et se sont méfiés du vote par correspondance.
LUNDI 26/10 : Amy Barrett est la nouvelle juge de la cour suprême
Fin du suspense dans la nuit de lundi à mardi : Amy Coney Barrett est la nouvelle juge de la Cour Suprême. Le Sénat l’a finalement confirmée par 52 voix contre 48. Seule Susan Collins, une républicaine en campagne de réélection compliquée dans le Maine a fait défection chez les républicains. La nomination de la juge est une victoire inestimable pour le camp conservateur qui compensera largement une éventuelle défaite de Donald Trump dans une semaine. D’ailleurs, l’opinion publique soutient finalement ce choix à 51% contre 35% il y a un mois. La prestation de serment a eu lieu dans la foulée dans Rose Garden à la Maison Blanche. Âgée de seulement 48 ans, Barrett est nommée à vie : son espérance de vie lui permet d’espérer 36 ans en poste ce qui serait un record.
Les démocrates et Biden ont réagi en promettant de mettre en place une commission de 180 constitutionnalistes s’ils sont élus pour proposer des pistes de réforme du judiciaire américain et contrecarrer cette domination conservatrice.
C’est tout pour cette avant dernière semaine de campagne, rendez-vous lundi prochain exceptionnellement pour l’ultime numéro de cette série.