Plus que 1 semaine de campagne, folks ! Chaque début de semaine, je vous raconte les événements clés de la semaine écoulée pour que vous ne ratiez aucun soubresaut du duel Harris/Trump. Au programme de ce sixième épisode : des attaques sous la ceinture, l’implication des milliardaires de la Silicon Valley et Beyonce enflamme le meeting de Kamala. Et une question se pose : Trump et les républicains sont-ils trop confiants ?

Mercredi 23/10 : La campagne se vautre dans le caniveau
Traditionnellement, à ce stade de la campagne, une information surprenante (ou dévastatrice), appelée « l’October Surprise », émerge contre un candidat. Cette année, quelle surprise pouvait se démarquer après la quintuple inculpation et deux tentatives d’assassinat d’un candidat et le remplacement de l’autre candidat par son parti ? Le journal The Atlantic a tenté de provoquer des secousses dans la campagne présidentielle de Trump en présentant une témoin clé : Stacey Williams. Elle affirme avoir été abusée sexuellement par Donald Trump lors d’une soirée avec Jeffrey Epstein en 1993. Il était temps que Stacey se réveille, Trump est candidat depuis 9 ans !

Heureusement, les tabloïds républicains avaient des cartouches en réserve et nous ont révélé que Douglas Emhoff, le mari de Kamala Harris, aurait giflé son ex-femme avec force en 2012 au festival de Cannes. Des révélations qui tombent vraiment par hasard encore une fois. Néanmoins, l’avantage d’une candidature folklorique à la Trump est que ce genre d’information qui aurait pourri la campagne ne tiennent pas l’antenne plus de 5 min et n’ont désormais aucun impact.

Jeudi 24/10 : Musk, Bezos, Gates, les milliardaires se divisent
Si la présidentielle américaine oppose deux candidats, en coulisses, la lutte de pouvoir parmi les milliardaires est intense. Certains soutiennent les républicains, comme Elon Musk, qui finance les états clés avec son Super PAC America et participe activement aux meetings. Chaque semaine, il offre 1 million de dollars à un participant tiré au sort lors de ceux-ci. L’homme le plus riche du monde influence-t-il l’élection ? C’est ce que le tribunal de Pennsylvanie doit décider après avoir été saisi par le gouverneur démocrate de l’état.

Pour sa part, Bill Gates a choisi le camp de Kamala Harris et des démocrates et a déjà investi 50 millions de dollars dans la campagne des démocrates. Moins présent médiatiquement que son acolyte républicain, Gates a tout de même donné une interview pour rappeler pourquoi Trump était selon lui un danger pour la démocratie.
Enfin, il y a des filous comme Jeff Bezos qui jouent un double jeu dans cette élection. Propriétaire de journaux américains tels que le Washington Post, Bezos permet à ses reporters de publier des histoires peu reluisantes sur Donald Trump, mais il a également interdit à ses journaux de soutenir Kamala Harris. Le milliardaire ne souhaite pas insulter l’avenir alors que Trump est bien placé dans la dernière ligne droite.
Son intervention dans les lignes éditoriales a entraîné des démissions chez ses journalistes et des annulations d’abonnements de la part des lecteurs.
Samedi 26/10 : Kamala renoue avec l’enthousiasme
Kamala Harris cherche comment contrer Donald Trump dans les sondages depuis plusieurs semaines. Après avoir qualifié sans succès son adversaire de fasciste en début de semaine, Kamala a organisé un meeting à Houston au Texas, où elle est revenue aux fondamentaux qui avaient fait le succès de son début de campagne : incarner le changement et l’optimisme.

Pour ce faire, Harris a pu compter sur la présence de nombreuses célébrités, dont la chanteuse Beyoncé, lors de ce meeting aux allures de show. L’objectif pour la démocrate était de mobiliser deux électorats clés : la communauté noire et les femmes. En effet, le Texas fait partie des états qui a interdit l’avortement depuis le renversement de l’arrêt Roe vs Wade en 2022. Par ce meeting énergique, Kamala Harris a voulu se positionner comme porte-parole de cette lutte et remettre l’avortement au centre des préoccupations des électeurs. Ce mardi, elle se rendra à Washington pour donner un discours sur la préservation de la démocratie, un autre thème porteur pour elle dans les sondages.

Dimanche 27/10 : Les Républicains sont-ils trop sûrs d’eux ?
Ce dimanche, Donald Trump a tenu un meeting au Madison Square Garden à New York. Une foule monstrueuse s’est rassemblée dans et autour de l’arène pour voir Trump et la droite américaine réunie. Trump a montré sa détermination habituelle, mais l’événement a aussi été émaillé par une polémique. Un intervenant humoriste a comparé Porto Rico à une « île flottante d’ordures au milieu de l’Océan ». Étant donné que 500 000 portoricains vivent en Pennsylvanie et peuvent voter, cette remarque pourrait nuire à Trump dans une élection très disputée qui se jouera à la voix près.

Plus globalement, les républicains affichent une confiance énorme à 7 jours du vote. Persuadés que les sondages sous-estiment encore une fois leur candidat, les conseillers proches de l’ex président se mettent à rêver d’une victoire large. Ainsi, Donald Trump se rendra cette semaine au Nouveau-Mexique, en Virginie et peut-être dans le New Hampshire, des états qu’il a peu de chances de gagner. Pendant ce temps, les démocrates se concentrent sur les 7 états clés, en particulier les 3 en jeu dans la Rust Belt. Donald Trump se trouve dans une situation similaire à celle de Hillary Clinton en 2016 qui avait négligé des états comme le Wisconsin en faisant des meetings dans des états ingagnables.

Cette stratégie vise à rassurer les électeurs de Trump, qui sont plus susceptibles de ne pas voter que ceux des démocrates. Cependant, dans 7 jours, les analystes analystes auront peut-être un regard cruel sur la stratégie de cette fin de campagne si le résultat n’est pas à la hauteur des attentes.
La campagne reste donc indécise malgré la grande confiance du camp républicain. Pour le dernier carnet de campagne, publié lundi prochain, j’ai décidé de me rendre sur place ! Je serai au meeting de Donald Trump à Milwaukee vendredi 1er novembre et je compte bien participer à un meeting démocrate au cours du week-end. Rendez-vous lundi prochain pour mon débrief.