Primaires démocrates épisode 6 : la longue route vers la Convention Démocrate

A la mi-mars, je vous avais abandonnés sur un épisode 5 qui sonnait le glas des ambitions de Sanders dans la Primaire démocrate. Biden avait profité de l’abandon de tous les candidats de l’aile droite du Parti pour prendre le dessus de manière irréversible en remportant le Super Tuesday. Si Warren et Gabbard avaient mis fin à leur campagne dès mi-mars, Sanders a, pourtant, poursuivi la sienne, persuadé de pouvoir mobiliser la jeunesse et la minorité latino. Toutefois, la crise du coronavirus et la pression de l’appareil démocrate pour se mettre en ordre de marche face à Trump l’ont finalement ramené à la raison et Crazy Bernie a jeté l’éponge le 7 avril dernier. Pour autant, la primaire n’est pas terminée et les votes se poursuivent tant bien que mal (votes à distance, report de votes et de la convention démocrate à fin août), Biden n’ayant remporté la majorité des délégués que le 10 juin dernier. Avant de se lancer dans le duel face au président républicain, l’état major de Biden doit désormais se concentrer sur la sélection du meilleur profil pour le poste de Vice-Président pour l’accompagner sur le ticket en Novembre, choix sensible en raison de l’âge de Biden et des récents développements racialistes de l’affaire Floyd. Focus sur les options des démocrates.

Où en est-on dans la course aux délégués ?

Au moment du Super Tuesday, il restait 62% des délégués à distribuer et environ 40 votes devaient encore se tenir d’ici la mi-juin. Si la plupart des primaires de mars ont pu se tenir et ont vu l’avance de Biden sur Sanders se conforter (victoire dans plusieurs gros états comme la Floride, le Michigan, l’Illinois), le coronavirus a bousculé le calendrier des primaires démocrates… Certains votes ont été décalés au milieu de l’été et la convention démocrate prévue fin juillet n’aura finalement lieu que fin août. Suite à l’abandon de Sanders le 7 avril après sa défaite dans le Wisconsin, Biden a naturellement remporté tous les votes depuis cette date et a effectivement dépassé la barre fatidique des 1990 délégués le 10 juin. Il ne reste plus que 5 votes à se tenir d’ici à la convention démocrate mais nous en sommes désormais certain, Biden sera le candidat démocrate incontesté face à Trump.

Biden remportera 46 des 57 consultations de cette fournée de primaire 2020

Incontesté ? Pas si sûr. Si aujourd’hui les sondages sont extrêmement positifs face au président sortant (Avance de 9 points en moyenne dans les sondages nationaux et avantage dans la plupart des swing states), Biden profite surtout des événements et de son silence quasi total dans les médias. En effet, le candidat est resté confiné chez lui durant 2 mois et n’a presque jamais quitté son état de Pennsylvanie. Face à un Trump omniprésent et omnipotent, exposé en permanence sur les réseaux sociaux et les médias, cette cure médiatique semble être la meilleure stratégie à adopter pour Biden à l’instant T. Cependant, le doute demeure sur sa santé mentale et physique et sur sa capacité à tenir la distance et le choc face à un candidat extrêmement agressif. Si les démocrates se sont rangés sans trop de problème derrière lui, l’enthousiasme pour sa candidature est extrêmement faible (moins de 50% de vote par enthousiasme contre plus de 75% pour son adversaire) à tel point que les américains restent en majorité persuadés qu’il a moins de chances d’être élu que Trump malgré cette avance nette dans les sondages (plus nette que Clinton en 2016 à la même époque). En outre, la crise du coronavirus et le débat racial avantagent momentanément sa candidature. Momentanément car ces 2 crises remettent surtout en selle les thématiques de ses adversaires de la gauche du parti démocrate et vont l’obliger à faire des concessions programmatiques… voire à choisir un vice-président qui cochera toutes les cases du politiquement correct.

Coronavirus et Black Lives Matter : la pression de l’extrême gauche

Le coronavirus a mis en exergue les limites du sujet le plus discuté au cours de la primaire, à savoir le système de santé. 2 visions se sont opposées lors de cette campagne : la vision étatique de Sanders avec le « Medicare for all » et une vision mixte « Obamacare or free » (dans le sens libre de choisir une couverture santé privée). Elles font face à la vision traditionnelle des républicains, une réponse privée « End to Obamacare ». Obamacare a une résonance positive dans l’électorat démocrate modéré voire indépendant et est souvent présentée comme la principale réforme à mettre à l’actif de Barack Obama. Si cette loi a effectivement permis de réduire le nombre d’américains sans assurance santé (de 23% à 12%), elle n’en reste pas moins très coûteuse et d’une efficacité discutable. Le système de santé reste excessivement cher et inégalitaire et Obamacare reste, aux yeux de beaucoup, une mesurette et revenir à la situation de 2016 ne convainc pas totalement. Du côté républicain, Trump est un président qui a été élu en attirant d’anciens électeurs démocrates de Bill Clinton et Obama sur un discours à la fois de protection civilisationnelle (protectionnisme économique, durcissement de la politique d’immigration, America First) et de protection sociale (baisse du chômage des moins aisés, fin de l’Obamacare pour le remplacer par un système qui protège mieux pour moins cher, lancement de grands travaux d’infrastructure pour mettre à niveau l’Amérique). Si le contrat est plutôt rempli sur le premier volet, Trump s’est « contenté » de poursuivre une baisse du chômage sans apporter les protections attendues. Aujourd’hui, il est difficile pour lui d’aller au clash avec le parti républicain et tenter un énième volte-face sur le sujet sans risquer la démobilisation de la base…

La vision de Sanders était, sans nul doute, la plus difficile à mettre en place, car culturellement inadaptée à ce qui fonde l’Amérique, mais elle était aussi celle qui répondait le plus à l’ensemble des défis du domaine de la santé. Elle est de plus en plus populaire dans la société américaine, consciente d’être passée tout près d’une catastrophe gigantesque avec l’épidémie Covid-19. La gauche démocrate fait donc pression sur le logiciel programmatique de Biden pour aller plus loin et convaincre les électeurs partis chez Trump de revenir au bercail. Mais, le camp Biden reste encore assez hermétique à cette option et préfère camper sur sa position centriste.

Sur le sujet du débat racial, l’extrême gauche américaine met également la pression sur Biden qui s’y soumet volontiers. Comme lors de l’élection de 1968 où les débats raciaux faisaient rage (avec l’assassinat de Robert Kennedy et de Martin Luther King), le parti démocrate veut imposer un débat racial dans la société pour mobiliser l’électorat noir qui fut la clé de ses succès passés avec Clinton et Obama. Mais, en déportant son centre de gravité sur sa gauche, avec des combats d’arrière garde comme le déboulonnage de statues, le renforcement des discriminations positives ou le démantèlement de polices locales, Biden risque de subir, si la situation s’envenime, le même sort que Humphrey en 1968, à savoir une défaite cuisante face au candidat prônant le « Law and order », un certain Richard Nixon (le Donald Trump des 70s)… Je reviendrai plus longuement sur le sujet dans un article spécifique mais ce thème-là est le plus dangereux pour Biden qui essaie d’en dire le moins possible, conscient de son potentiel explosif en gaffes (pour rappel, il a déclaré en mai dernier lors d’un échange avec un électeur noir, que celui-ci ne serait pas un vrai noir s’il ne votait pas pour lui en novembre)…

Quel Vice-Président pour accompagner le vieux Joe ?

S’il faudra donc surveiller l’influence de l’extrême gauche sur le programme de Biden au cours des prochaines semaines, un autre problème pourrait donner une partie des réponses sur l’orientation que Biden compte donner à sa campagne puis à sa présidence : le choix de son vice-Président. Ce choix, annoncé lors de la convention, est toujours important dans l’histoire des élections présidentielles américaines. En effet, si le président élu ne parvient pas à terminer son mandat, c’est le Vice-Président qui succède au président sans qu’une élection se tienne. Cette situation s’est présentée souvent dans l’histoire américaine. Dans les cas récents, nous avons la prise de fonction de Johnson en 1963 suite à la mort de JFK et 1974 après l’affaire du Watergate qui obligea Nixon à démissionner pour laisser la place à son vice Président, Ford.

Si Mike Pence sera confirmé dans son rôle par Trump cet été, le choix de Sleepy Joe sera scruté avec attention. En effet, Joe Biden est âgé de 78 ans et apparait déjà fortement diminué lors de ses prises de parole. S’il ne le confirme pas publiquement, beaucoup imaginent que la présidence Biden ne durerait qu’un mandat (voire moins en cas de malheur). Le Vice-Président aura donc d’autant plus d’importance et sera vu comme un véritable président bis.

Joe Biden nous a déjà donnés quelques indices sur l’identité de son vice-président : celui-ci sera de sexe féminin, certainement issue d’une minorité (latino ou afro-américaine) et il a déjà exclu de son choix la sénatrice Amy Klobuchar (ancienne adversaire de la primaire) ou l’ex-candidate Hillary Clinton (qui aurait augmenté les chances d’une défaite catastrophique). Barack Obama, véritable candidat à son 3ème mandat, s’est permis d’exclure sa femme de la liste mais je vais quand même vous en parler. Revue d’effectif des 10 challengers.

Les FAVORITES
KAMALA HARRIS
  • Qui est-ce ? Procureure générale de Californie pendant 6 ans puis sénatrice de ce même état depuis 2017, Kamala Harris fut candidate malheureuse au primaire démocrate en 2019. Elle dut se retirer en raison d’une très mauvaise campagne et d’un torpillage par ma chouchou Gabbard lors d’un débat l’été dernier.
  • Pourquoi la choisir ? Elle est la favorite des médias mainstream. Son CV est particulièrement fourni et elle est la figure de proue des démocrates au sein de la communauté noire. Elle a un temps fait partie des favoris pour la présidence, il est donc naturel de la retrouver dans cette short list. Proche de Biden, c’est le ticket favori depuis plus d’un an parmi les bookmakers. Elle est très dynamique et incisive en débat.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Sa campagne de primaire, encore plus désastreuse que celle de Warren ne joue pas en sa faveur. Beaucoup ont été déçus par ses performances lors des débats et son passé de procureur ne passe pas toujours auprès de l’aile gauche du parti (raison de sa chute en 2019). Elle est l’une des têtes de turc des électeurs de Trump qui se préparent à sa nomination depuis plus d’un an.
  • Mon avis : Choix évident mais pas forcément bon pour Biden. J’ai tendance à penser qu’elle l’handicaperait malgré une énergie indéniable et une faculté à lever des fonds. Je la mets ex aequo en 2nde position de mes favoris avec une autre figure célèbre de la communauté noire.
ELIZABETH WARREN
  • Qui est-ce ? Dois-je encore la présenter ? Sénatrice du Massachussetts, perdante pas magnifique du tout de la primaire démocrate alors qu’elle fut l’une des favorites, la voici à nouveau favorite d’une course qu’elle va s’évertuer à perdre pour mon plus grand plaisir.
  • Pourquoi la choisir ? Elle est la candidate de l’aile gauche la plus crédible pour le poste. Si certains ne lui pardonnent pas d’avoir torpillé la candidature de Sanders, elle est la meilleure chance pour la gauche de voir ses idées mises en avant au cours de la campagne, en particulier sur le domaine de la santé.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Ne cherchez pas : POCAHANTAS ! Dans le contexte de crise raciale, Elizabeth Warren serait du pain béni pour Trump. Avec seulement, 0,12% de sang amérindien dans les veines, Warren est l’un des pires produits de la discrimination positive américaine. Elle risque de mobiliser l’électorat de Trump contre elle.
  • Mon avis : A ne surtout pas choisir en raison de son âge et de sa médiocrité. Elle représente tout aussi mal l’aile gauche du parti. Pourtant elle reste favorite, mais je ne ferai pas campagne pour elle, désolé Liza…
MICHELLE LUJAN GRISHAM
  • Qui est-ce ? Député à la chambre des représentants de 2013 à 2018, elle est depuis lors gouverneur du Nouveau-Mexique, état important dans la course présidentielle. Elle est issue de la communauté hispanique.
  • Pourquoi la choisir ? Elle représente l’un des blocs de votants où Biden a fait les scores les plus modestes durant la primaire, à savoir les hispaniques, point fort de son adversaire Bernie Sanders. De nombreux états en balance cette année auront une forte communauté hispanique (Arizona, Nevada, Colorado, Nouveau Mexique et peut-être Texas !) parmi les électeurs et Michelle Lujan Grisham pourrait être un excellent choix en tant qu’élue locale. A 60 ans, elle est l’une des démocrates les plus connues du pays.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Avec la montée en puissance de Black Lives Matter, de nombreuses voix s’élèvent contre la communauté hispanique, qui aurait le plus de privilèges après les mâles blancs. Communauté qui a dépassé démographiquement, mais également en influence, la communauté afro-américaine, le choix de Lujan Grisham pourrait être mal perçu.
  • Mon avis : C’est mon favori et le meilleur choix pour Biden dans cette présidentielle. Biden est déjà le candidat « noir » du ticket du fait de son passé avec Barack Obama. Trump a été particulièrement performant chez les hispaniques en 2016 et l’Arizona est l’état à prendre cette année. Je vote pour cette Michelle.
eN EMBUSCADE
KEISHA LANCE BOTTOMS
  • Qui est-ce ? Maire de la ville d’Atlanta, capitale de l’Etat de Géorgie depuis 2018, elle est une figure afro-américaine émergente du parti démocrate.
  • Pourquoi la choisir ? Au premier plan depuis le début des manifestations suite à la mort de George Floyd, Keisha Lance Bottoms fait pour l’instant un sans faute dans sa gestion de la ville d’Atlanta et fait figure de femme engagée et responsable au sein du parti. Elle a également été mise en avant dans la crise du Coronavirus en décidant de prendre des mesures drastiques contre l’avis du gouverneur républicain de Géorgie.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? C’est l’équivalent de Buttigieg dans la campagne des primaires, elle est l’une des figures les moins expérimentées de la liste. On ne sait pas encore bien de quel bois elle est fait et si elle saura dynamiser la campagne de Biden.
  • Mon avis : Choix intéressant pour Biden car maire d’un Swing State difficile à prendre sur le papier, la Géorgie. Toutefois, son manque d’expérience pourrait lui être préjudiciable pour cette élection-ci. Affaire à suivre.
VAL DEMINGS
  • Qui est-ce ? Députée de Floride depuis 2016, elle est une figure bien connue de la communauté afro-américaine chez les démocrates. Connue pour avoir participé activement aux enquêtes sur les liens de Trump avec la Russie à la chambre des représentants.
  • Pourquoi la choisir ? Très visible à la chambre des représentants, chouchoutée par Nancy Pelosi, elle fut l’une des figures les plus virulentes face à Trump au cours de ce premier mandat. Avec les sujets raciaux mis au premier plan, sa position s’est renforcée et elle est dans la short list de Biden pour le poste. Elle est aussi député dans LE swing state historique, la Floride.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Peu expérimentée et encore relativement peu connue, Val Demings serait un pari assez osé pour Biden. Par ailleurs, elle est très centriste et plutôt peu aimée à gauche du parti.
  • Mon avis : Candidate à suivre mais plutôt outsider que favorite, elle sera à n’en pas douter dans les noms les plus cités pour le poste jusqu’à l’officialisation du choix de Biden début août.
SUSAN RICE
  • Qui est-ce ? Secrétaire d’état adjointe aux affaires étrangères sous Bill Clinton, conseillère à la sécurité nationale des Etats-Unis lors du second mandat d’Obama, Susan Rice est une afro-américaine spécialisée dans les affaires étrangères et la défense qui connaît bien la Maison Blanche.
  • Pourquoi la choisir ? Susan Rice est une véritable haut-fonctionnaire du pouvoir et est spécialisée en diplomatie. C’est une insider du Deep State qui a une parfaite connaissance des rouages du pouvoir. Elle a directement travaillé avec Biden. C’est un choix sérieux qui contrebalancerait avec l’image un peu foutoir de l’administration Trump.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Peu connue du grand public et souvent pour de mauvaises raisons : les républicains la connaissent surtout pour les omissions qu’elle aurait faites sur l’affaire Benghazi en 2012. Elle n’a aucune expérience électorale et dégage une image très establishment qui pourrait mobiliser les électeurs républicains.
  • Mon avis : Ce serait un mauvais choix mais l’équipe Biden l’a mise dans sa short list pour le poste. Dotée d’une grande expérience, elle a les qualités pour occuper le poste de secrétaire d’état aux affaires étrangères. A suivre tout de même car fidèle de Biden et afro-américaine.
EN PERTe de vitesse
GRETCHEN WHITMER
  • Qui est-ce ? Gouverneur de l’Etat du Michigan depuis 2019, elle fut également député puis sénatrice de cet état qui avait basculé à la surprise générale du côté républicain lors de l’élection présidentielle de 2016.
  • Pourquoi la choisir ? Elle est l’une des figures démocrates qui a émergé avec la crise du Coronavirus. Ayant rapidement confiné la population et adopté des mesures de distanciation sociale, elle a tenu tête, sur le terrain médiatique, au président pendant 2 mois. Si Biden veut récupérer le Michigan en 2020, il serait bien avisé de la choisir sur le ticket.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Même si la crise du coronavirus n’est pas totalement passée dans certains états, la crise raciale a fini par éclipser Gretchen de la scène médiatique, voire pourrait la mettre du côté des méchants désormais. En effet, de nombreuses manifestations ont lieu à Chicago et elle est plutôt sur la ligne « Law and order » de Trump. Elle a le désavantage d’être blanche.
  • Mon avis : Si j’avais écrit cet article il y a 2 mois, elle aurait fait partie des favorites. Aujourd’hui, l’actualité la remet à sa place d’outsider mais sa popularité dans le Michigan pourrait être un atout.
STACEY ABRAMS
  • Qui est-ce ? Romancière à succès, elle a été la première afro-américaine candidate au poste de gouverneur (Géorgie) en 2016, élection perdue.
  • Pourquoi la choisir ? Très appréciée au sein de la base du parti démocrate, c’est une activiste acharnée pour la défense du droit de vote dans les états sudistes pour les minorités, où surviennent encore quelques irrégularités. Elle a, dès le début de la campagne, soutenu Biden alors qu’elle aurait dû plutôt pencher du côté de Sanders. Son appartenance à la communauté afro est un autre atout.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Très inexpérimentée, c’est un « poids léger » du parti démocrate et son choix relèverait plus du symbole que d’autre chose. Elle n’a jamais remporté d’élection.
  • Mon avis : Encore trop tendre, elle ne devrait pas être choisie par Biden malgré l’atout qu’elle représente pour faire basculer l’état de Géorgie côté démocrate. Elle sera certainement très présente dans la campagne.
KYRSTEN SINEMA
  • Qui est-ce ? Sénatrice élue en Arizona en 2018 (une première dans cet état pour les démocrates depuis plus de 30 ans). Elle a 43 ans et elle est bisexuelle.
  • Pourquoi la choisir ? L’Arizona… le desert State, républicain depuis la nuit des temps, est en passe de devenir un swing state. Cette année pourrait bien être la bonne pour Biden et il doit mettre toutes les chances de son côté. Jeune, charismatique et télégénique, elle fait aussi tourner certaines têtes au Sénat, ce qui pourrait aider à réveiller la campagne de Sleepy Joe.
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Elle est très centriste et est haïe par la gauche du parti. C’est une femme bisexuelle mais très blanche et non issue d’une minorité, assez désavantageux par les temps qui courent et dans la stratégie adoptée par Biden…
  • Mon avis : Un très bon choix pour prendre l’Arizona à Trump mais pourrait faire bouder les électeurs gauchistes (centriste) et afro-américains (bisexuelle)… Ce ne sera pas pour cette fois !
Michelle, la surprise du chef ?
MICHELLE OBAMA
  • Qui est-ce ? Ancienne first lady du président Obama, elle est la femme la plus connue, et peut-être populaire, des Etats-Unis. Très impliquée dans la campagne législative de 2018, elle semble se préparer pour une candidature en 2024 après l’ère Trump.
  • Pourquoi la choisir ? Depuis 2 ans, elle est la candidate qui doit sortir du bois si la maison démocrate venait à brûler. Elle est le recours, la dernière carte en cas de sénilité avancée pour Biden. Elle veut jouer un rôle en 2024 ou même avant ? Alors, la meilleure place est sur le ticket de Biden pour recréer l’engouement de 2008 du ticket Biden/Obama
  • Pourquoi ne pas la prendre ? Si Trump l’a emporté en 2016, c’est aussi parce qu’Obama avait fait beaucoup de déçus pendant son mandat. Mettre le nom Obama sur le ticket serait un choix risqué, qui électriserait certes la base démocrate mais aussi républicaine… Par ailleurs, Joe n’est pas Barack et un tel choix reviendrait à préparer la prise de pouvoir d’Obama dès 2020.
  • Mon avis : Elle nie être intéressée par la politique mais tout laisse penser qu’elle est le recours ultime des démocrates en cas de coup dur dans la dernière ligne droite pour Biden (affaires, sénilité, canicule…). Je ne pense pas qu’elle serait le meilleur choix mais ça me parait toujours préférable à Kamala Harris. Il faudra de toute manière la suivre pour la campagne de 2024 quelque soit le vainqueur.

C’est tout pour aujourd’hui, je vous dis à très vite sur le blog avec un prochain article explicatif sur le fonctionnement de l’élection présidentielle avec définition des mots swing states, electoral college… En attendant, keep calm !

2 commentaires

  1. […] En 2016, le combat s’est déroulé dans les zones périurbaines. Si Trump a fait la bascule et est arrivé en tête dans les Etats de la Rust Belt, les zones périurbaines du Colorado ont largement soutenu Hillary Clinton et ont confirmé leur penchant pour les démocrates lors des Mid-Term de 2018. La tendance n’est donc pas bonne pour Trump en 2020 et les sondages semblent confirmer cette tendance, il ne devrait pas y avoir match cette fois-ci avec Biden. En outre, la communauté hispanique prend de plus en plus de poids dans la région et si Biden a l’intelligence de choisir un colistier latino, il pourrait s’attirer encore plus les faveurs de ces électeurs. (cf mon article épisode 6 sur la primaire démocrate pour avoir plus de détail sur les vice-présidents possibles https://believemeblog.com/2020/06/29/primaires-democrates-episode-6-la-longue-route-vers-la-conventi…). […]

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