
5 mois après les MidTerms, le Believe Me Blog fait son retour au moment où la campagne pour la présidentielle 2024 démarre ! Dans cet article, nous reviendrons sur les principaux événements des 6 derniers mois de la présidence de Joe Biden. Grâce à des résultats aux élections bien meilleurs que prévus, le président démocrate a repris la main sur son parti et s’est déclaré candidat à sa réélection le 25 avril dernier. Sans contestation certes, mais sans euphorie. En effet, ces derniers mois n’ont pas été de tout repos pour Biden. Economie au bord de la faillite, tensions migratoires à la frontière, montées des violences et affaires judiciaires, Joe Biden semble en permanence se balancer au-dessus du vide. Pourtant, le fil tient et, à 80 printemps, Sleepy Joe est plus vivant que jamais. Maintiendra-t-il cette position de favori 18 mois de plus ?
Election des midterms : Biden reprend la main sur le parti démocrate
Comme nous l’avions vu dans l’article bilan des élections de MidTerms, les résultats ont finalement été bien moins mauvais que prévus pour le parti Démocrate. Au Sénat, les Démocrates ont remporté 1 siège, permettant à Joe Biden de disposer d’une majorité absolue. A la Chambre des Représentants, si les Démocrates n’ont perdu que 9 sièges, les Républicains sont désormais le parti majoritaire avec 222 sièges contre 213.

Dans les faits, la perte de la Chambre des Représentants oblige le président à entrer dans une sorte de cohabitation avec le parti républicain et complique la mise en œuvre du programme pour lequel il a été élu en 2020. Toujours est-il que Joe Biden est bien sorti renforcé de cette élection. Aucun président en exercice n’avait perdu aussi peu de sièges lors d’une élection de mi-mandat depuis George W. Bush. Beaucoup d’ambitieux au sein du parti démocrate se préparaient à sortir du bois en cas de débâcle mais Sleepy Joe est insubmersible. La vieillesse est un naufrage sauf pour Joe !
En réalité, personne ne parvient au sein du parti, à supplanter la position du vieux président. Son âge et sa relative faiblesse lui permettent de garder une bienveillance de l’aile gauche du parti qui pense pouvoir influencer sa politique et de maintenir son leadership sur l’aile droite. Avec une vice-présidente, Kamala Harris, pas au niveau attendu et trop impopulaire, il n’y avait donc pas d’autre choix pour le parti démocrate que de reconduire Joe sous peine de se lancer dans une primaire meurtrière entre l’aile droite et l’aile gauche du parti.
Clip de lancement de la campagne de Joe Biden
Economie : Les Etats-Unis bientôt en défaut de paiement ?

Depuis octobre 2022, les indicateurs économiques des Etats-Unis ont continué à s’améliorer. Le taux de chômage a atteint un niveau historique (3,4%) en avril 2023, battant du même coup le taux de chômage le plus bas atteint sous le mandat de Trump début 2020 (3,5%). Les Etats-Unis sont revenus à la situation de plein emploi pré-Covid et ce taux devrait désormais se stabiliser jusqu’à la fin du mandat de Biden. Par ailleurs, les lois de réindustrialisation et de lutte contre l’inflation, votées au cours de l’été 2022, semblent enfin porter leurs fruits puisque l’inflation est repassée sous la barre des 5% en avril 2023.
En dépit de ces résultats encourageants, Joe Biden n’obtient pas la confiance de la majorité de la population pour gérer l’économie (40% d’avis favorables) ou maîtriser l’inflation (seulement 35% d’avis favorables). Donald Trump et le parti républicain continuent d’être vus comme étant les plus à même de gérer l’économie du pays : 44% des électeurs pensent que les Républicains feraient un meilleur job pour réduire l’inflation contre 34% des électeurs qui penchent pour le parti démocrate.
Deux sujets économiques ont occupé Joe Biden au cours de cette période. Le premier est une crise bancaire survenue en mars 2023. En 2018, le Congrès avait validé, à une large majorité comprenant des Démocrates et des Républicains, la levée d’une série d’obligations réglementaires et prudentielles imposées aux établissements de crédit avec des actifs de 50 milliards de dollars au moins et jusqu’à 250 milliards. En mars, trois banques régionales américaines ont fait faillite en raison de cet assouplissement des contraintes réglementaires. Des élus démocrates, soutenus par le président et la FED, ont déposé une proposition de loi pour soumettre, à nouveau, les banques de taille intermédiaire à des obligations réglementaires. Néanmoins, la chambre des Représentants étant à majorité républicaine, il est probable que cette loi ne soit pas votée rapidement et les marchés craignent que d’autres faillites ne surviennent dans les prochains mois. Pour prévenir une panique du marché et le début d’une récession, la FED et le gouvernement ont mis en place des mesures pour soutenir les liquidités des banques fin mars et la situation n’a pas empiré pour l’instant.
Le second sujet qui préoccupe le président Biden, et non des moindres, concerne la dette américaine. Le 19 janvier dernier, la dette des Etats-Unis a atteint 31 400 milliards de dollars soit le plafond au-delà duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer et donc ne peut plus honorer ses paiements. Le Congrès américain est le seul en capacité de relever le plafond de la dette, sous peine de mettre le pays en défaut de paiement en juillet. Pour ce faire, les Démocrates et les Républicains doivent parvenir à un accord. Aucun camp n’a intérêt à ce que les Etats-Unis en arrivent là car les conséquences économiques seraient terribles pour le pays. Cependant, les Républicains veulent contraindre le gouvernement à accepter un plan de réduction drastique des dépenses, en particulier sur le volet social, en échange d’un relèvement du plafond de la dette de 1 500 milliards de dollars. Ils réclament un plan de réduction de 4 500 milliards des dépenses fédérales sur 10 ans quand Biden et son gouvernement ne proposent que 3 000 milliards de réduction des dépenses. Le président américain devra certainement sacrifier des pans entiers de son programme économique pour éviter la faillite.

Immigration : Vers un nouvel afflux de migrants ?

En 2023, la maîtrise de l’immigration est toujours le sujet le plus épineux du mandat de Biden. L’immigration reste l’un des 4 ou 5 principaux thèmes aux yeux des électeurs américains et les électeurs du centre et de droite réclament beaucoup plus de contrôle. L’immigration illégale est majoritairement condamnée et c’est avec ces sondages en tête que l’administration Biden est tentée, en fin d’année 2022, de prolonger certaines mesures du président Trump comme la loi « Title 42 » qui permet d’expulser sans délai les personnes sans visa, y compris les demandeurs d’asile potentiels. Toutefois, face à la montée de bouclier des élus de l’aile gauche du parti et des associations humanitaires de nombreux Etats, le président Biden a décidé de mettre fin à cette politique le 11 mai dernier. Mise en place lors de la pandémie de Covid-19, cette mesure a permis d’expulser près de 3 millions de personnes en 3 ans.
A l’annonce de la fin de cette mesure, des dizaines de milliers de personnes se sont agglutinées à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et le président a dû admettre que cela allait provoquer une « situation chaotique pendant un certain temps ». Pour autant, Joe Biden ne peut électoralement pas se permettre de laisser la situation empirer sous peine de renforcer le candidat Républicain qui lui fera face dans 18 mois. Pour ce faire, le gouvernement a mis en place une nouvelle mesure le « Title 8 » qui permet de refouler les migrants de manière accélérée assorti d’une interdiction d’entrée sur le territoire de 5 ans. Plus de 25 000 agents de police sont même présents sur place pour accueillir l’éventuelle arrivée massive. Par cette démonstration de force, la vague sur la frontière américaine n’est pas encore arrivée mais les Républicains ont déjà prévenu l’administration Démocrate qu’ils ne voteraient pas le relèvement du plafond de la dette dans le cas où sa politique migratoire faiblirait dans les prochaines semaines et mois. L’immigration sera définitivement l’un des enjeux de la présidentielle 2024 et l’un des seuls atouts dans la manche des Républicains.

Tueries de masse : Impasse politique pour Biden

185. 185 c’est le nombre de fusillades perpétrées aux Etats-Unis depuis le 1er janvier 2023. Ce chiffre impressionnant ne fait qu’augmenter d’année en année et donne des sueurs froides à Joe Biden. Réglementer le port d’armes est le cheval de bataille de son mandat, comme Barack Obama en son temps. Pourtant, comme son prédécesseur, le président américain fait face à une impasse politique. En effet, le port d’armes est l’un de ces sujets où l’Amérique semble coupée en deux camps parfaitement irréconciliables. D’un côté, les Démocrates souhaitent modifier le sens du second amendement de la Constitution : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. » en rajoutant des contraintes à ce droit comme la bonne santé mentale ou un casier judiciaire vierge pour les porteurs d’armes. De l’autre, les Républicains reprennent le costume du parti de la liberté et justifient plus que jamais ce droit : devant la montée des violences et la présence d’armes entre les mains de tarés, il est plus que jamais urgent que chaque citoyen ait la possibilité de riposter avec une arme. L’européen que je suis aura forcément tendance à pencher largement vers la première option mais la seconde est tout de même largement entendable quand on connaît un peu ce pays.
Sans majorité à la Chambre, ce n’est pas au cours de ce mandat que Joe Biden parviendra à faire passer une quelconque réglementation de ce droit. Et quand ce n’est pas le parlement, c’est la Cour Suprême, à majorité républicaine pour des décennies, qui s’en mêle en sanctuarisant ce second amendement. Ne me reste plus qu’à vous faire le décompte des fusillades d’ici 2024 avec désormais, son lot d’inclusivités (les transsexuels ont fait leur entrée dans le palmarès des tueurs de masse cette année…).

Image du président et bilan : une relative stabilité en dépit des affaires

Comme nous l’avons vu, Joe Biden sera donc à nouveau le candidat du parti démocrate en 2024 avec l’étiquette de favori. Malgré tous les défis qui jalonnent son mandat, Joe Biden parvient à s’en sortir et cela se retranscrit dans sa côte de popularité pas exceptionnelle mais stable. Il n’en reste pas moins un candidat fragile et qui ne pourra plus se présenter en parangon de vertu pour sa campagne de réélection.
Effectivement, alors que Trump commençait à être empêtré dans une affaire de documents classifiés non restitués au gouvernement, le FBI a réalisé une descente dans la maison du président Démocrate et découvert des documents classifiés de l’époque où il était Vice-Président d’Obama qui ne devaient pas être conservés. En outre, les frasques de son fils Hunter Biden, qui avaient émaillé la campagne de 2020, commencent également à refaire surface et à prendre un tournant judiciaire. Joe Biden a d’ores et déjà annoncé qu’il gracierait son fils si celui-ci était condamné par un tribunal ce qui a déconcerté ses plus proches soutiens. Ainsi, les emmerdes volent en escadrille au-dessus de la tête de Biden en ce début d’année 2023 mais Sleepy Joe tient le cap, pour l’instant…

[…] évoqué dans l’article bilan des 6 derniers mois de la présidence Biden, le démocrate a annoncé sa candidature le 25 avril dernier. Avec les […]
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