Primaires 2024 : un Super Tuesday tendu pour les démocrates ?

Etape clé du processus de sélection des primaires américaines, le « Super Tuesday » se tient le premier mardi de mars comme chaque année présidentielle. Quinze états, représentant plus d’un tiers des délégués en jeu, organisent simultanément leurs primaires au cours de cette soirée à rebondissements. Toutefois, le Super Tuesday cru 2024 sera sans grand suspense tant du côté républicain que démocrate. En effet, Biden et Trump devraient remporter tous les états en jeu ce soir. Pour autant, les enjeux sont énormes pour les deux candidats et il faudra scruter les résultats avec attention, en particulier chez les démocrates qui doutent de plus en plus de leur champion. Suivez le guide…

Chez les républicains, Fin de l’agonie pour Nikki

Cramer son avenir politique pour le plaisir de ses donateurs…
Et si Haley avait bien un Birdbrain ?

Depuis le dernier article du blog le 8 février dernier, tout s’est passé à peu près comme je l’avais prévu. Donald Trump a remporté 7 primaires : Nevada, Virgin Islands, Caroline du Sud, Michigan, Idaho, Missouri et Dakota du Nord et les disqualifications judiciaires prononcées ont été annulées par la Cour Suprême à l’unanimité. Seule Nikki Haley m’a fait mentir en continuant sa route jusqu’au Super Tuesday dans le but de vivre une ultime (?) soirée électorale humiliante. Néanmoins, elle ne partira pas sans succès puisqu’elle est parvenue à remporter la primaire du District of Columbia, maigre lot de consolation en échange d’une carrière politique sûrement finie au sein du parti républicain.

Trump devrait dépasser les 1000 délégués après le Super Tuesday

Alors quels seront les principaux indicateurs à suivre pour les deux candidats lors de ce Super Mardi ? Pour l’ancien président républicain, remporter tous les états avec des écarts les plus énormes possibles sera l’objectif principal de la soirée. En effet, Trump souhaite se tourner entièrement vers son duel avec Biden et il doit, pour cela, rassembler tout son camp derrière lui. Une participation moins forte que prévue ou une défaite surprise dans un ou deux états pourraient relancer les doutes sur sa capacité à l’emporter en novembre prochain. Pour Haley, arracher une victoire symbolique (ou un très bon score) dans l’un des états qui avait disqualifié Trump (Colorado, Maine) ou dans un swing state (Virginie) lui permettrait de quitter le devant de la scène sur une note moins amère. Si elle veut bien s’arrêter là ! Un meilleur score que prévu lui autorisera à jeter l’argent de ses donateurs par les fenêtres une dizaine de jours de plus, Trump ne pouvant pas remporter la majorité absolue des délégués avant le 12 ou 19 mars.

Un Super Tuesday en forme de triomphe pour Trump ?

Existe-t-il un plan B à Biden chez les démocrates ?

Un bilan décrié et une santé déclinante : les démocrates en plein doute

Sleepy Joe, un président vieux, usé et fatigué ?

Tandis que les primaires républicaines suivent leur cours sans problème pour Donald Trump, le doute a commencé à s’instiller dans le camp démocrate. Joe Biden a, en effet, enchaîné les boulettes dont lui seul a le secret. Lapsus, trous de mémoire, moments gênants, le président américain de 81 ans ne rassure pas ses supporters qui ne le voient pas tenir la distance face à son adversaire milliardaire. Les sondages pour la présidentielle sont, d’ailleurs, catastrophiques pour le président sortant : Trump le domine avec plus de 2,5 points d’avance, du jamais vu depuis l’entrée en politique du milliardaire.

Trump n’a jamais été aussi haut dans les sondages face à Biden

En outre, Joe Biden a une côte de popularité au plus bas : avec seulement 38% d’opinions favorables, il est le président américain en exercice le plus impopulaire depuis Jimmy Carter. Cette impopularité est liée directement à l’action de son administration sur trois sujets : l’électorat américain le juge responsable de la crise migratoire actuelle, n’a pas confiance en ses solutions pour sortir le pays du cycle inflationniste et le considère comme trop faible pour régler les conflits internationaux en Ukraine et en Israël. J’aurai l’occasion de revenir plus en détail sur le bilan des 9 derniers mois de la présidence Biden dans un article dédié qui sortira prochainement sur le blog.

Le candidat Biden n’est pas menacé

Devant ces chiffres inquiétants, de nombreux experts de la politique américaine tirent la sonnette d’alarme : Biden est désormais un mauvais candidat qui va mener les démocrates à leur perte. Si les démocrates le pensent, ils ne le montrent pas encore dans le cadre des primaires. Effectivement, un seul candidat est encore en lice face à lui : Dean Phillips et Biden a remporté haut la main toutes les primaires du mois de février face à cet adversaire inconnu. Joe Biden n’est pas en danger électoralement et il sera donc le seul candidat ayant remporté des délégués lors de la Convention démocrate prévue mi-août. Cependant, le Super Tuesday sera un bon indicateur sur le niveau d’enthousiasme des électeurs démocrates via le taux de participation. Celui-ci a été très décevant dans de nombreux états clés et le vote blanc a même parfois atteint des records (plus de 15% lors de la primaire du Michigan). Des résultats similaires dans de nombreux états ce soir pourraient pousser les démocrates à réfléchir sérieusement à un plan B. Existe-t-il et sous quelles conditions peut-il être enclenché ?

Dean Phillips ne fait pas le poids face au président Biden

Les démocrates peuvent-ils changer de candidat ?

Harris, seule alternative crédible si Biden le veut bien

Comme Donald Trump, Joe Biden obtiendra plus de la moitié des délégués à un peu moins de 8 mois de l’élection présidentielle. Ce sont ces délégués qui choisiront le candidat démocrate qui les représentera à la présidentielle. Il est arrivé par le passé que le candidat ayant obtenu le plus de délégués avant la convention ne soit pas le candidat investi par son parti. On parle alors de convention contestée. Selon les statuts du parti démocrate, les délégués sont obligés de voter pour le candidat qu’ils représentent à la convention. Ils sont libérés de leur engagement si et seulement si le candidat se retire de la course présidentielle avant la convention. Joe Biden doit donc prendre l’initiative de se retirer dans les 5 mois qui viennent. Passée cette date, des bulletins à son nom seront imprimés dans tous les états du pays et il sera trop tard pour organiser une campagne de remplacement digne de ce nom.

Il est donc possible de remplacer Joe Biden en cours de route. Si beaucoup fantasment sur un remplacement du président par Michelle Obama, qui a pourtant dit à plusieurs reprises ne jamais vouloir être candidate, c’est plutôt vers Kamala Harris qu’il faudra se tourner. En réalité, les démocrates ne peuvent réussir un changement de candidat que dans le cas où il y a unanimité sur le nom du remplaçant. En tant que vice-présidente, Kamala Harris est la candidate naturelle pour prendre la suite mais elle a deux problèmes : elle fait moins bien que le président sortant dans les sondages face à Trump et elle est en mauvais terme avec Joe Biden et son administration qui ne lui font pas du tout confiance. Piètre candidate en 2020, elle serait un pari très risqué pour les démocrates. Pour l’instant, elle reste donc en retrait mais il suffirait d’un mauvais mardi pour Joe et tout deviendrait possible ! A suivre même si j’y crois peu.

Harris n’est pas la solution miracle pour les démocrates

Vous pourrez suivre le détail des résultats du Super Tuesday demain matin sur mon compte X.

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