« Great Reset » sur l’élection présidentielle US

L’élection présidentielle américaine aura lieu dans exactement 70 jours, le moment idéal pour faire mon comeback sur le blog ! Après une mise en silence de 5 mois du Believe Me Blog, me revoilà comme si de rien n’était sauf que… Tout a changé ! Exit Sleepy Joe, bonjour Kamala face à un Donald Trump miraculé après une tentative d’assassinat. Cette élection ennuyante, qui semblait jouée d’avance, est désormais totalement relancée. Si vous aimez les élections à suspense, vous allez vous régaler cette année ! Alors pourquoi ce long silence et que va-t-il se passer dans les deux prochains mois ? Une explication s’impose.

Mea culpa

Il était écrit que 2024 serait un remake de 2020.

Trump avait réussi un énorme comeback en écrasant la concurrence lors des primaires républicaines. Biden était le président sortant et personne n’avait osé le défier au cours des primaires démocrates, il n’y avait donc qu’une chance infime pour qu’un remplacement ait lieu, ce que je vous avais expliqué dans mon dernier article. Persuadé qu’il ne se passerait rien jusqu’aux conventions de l’été, j’en ai alors profité pour m’absenter 5 mois afin de me marier, d’acheter un appartement et de profiter des Jeux Olympiques, tout cela avant de m’installer confortablement devant les élections US à partir de cette fin d’été.

Quelle erreur de jugement ! En 5 mois, voici pèle mêle tout ce que j’ai « oublié » de commenter (en gras ce qui est impardonnable) :

  • la fin des procès Trump
  • le débat Trump/Biden où la candidature Biden s’est désintégrée
  • la tentative d’assassinat de Trump
  • le soutien de Musk à Trump
  • la nomination de JD Vance au poste de colistier de Trump
  • le retrait de Joe Biden
  • l’union rapide du Parti démocrate derrière Kamala Harris
  • la nomination de Tim Walz au poste de colistier de Harris
  • L’envol de Harris dans les sondages
  • Le retrait du candidat indépendant Robert Kennedy Jr en faveur de Trump

Je vous dois donc un sincère mea culpa, en particulier sur le retrait de Joe Biden. J’étais véritablement persuadé que Biden ne serait pas remplacé mais ce changement de candidat était devenu, au fil des semaines, inévitable.

La désintégration de la candidature Biden

Biden, en retard dans les sondages de printemps, a tenté un coup de poker pour relancer sa campagne moribonde : provoquer un débat dès la fin juin avec Donald Trump.

Le président sortant avait alors trois objectifs :

  • faire taire les sceptiques sur son état de santé et sa capacité à gouverner
  • défendre un bilan jugé négativement par la plupart des américains
  • mettre en avant son thème de campagne « la défense de la démocratie » face au courant trumpiste

Toutefois, ce débat ne s’est pas du tout passé comme prévu. Biden est passé pour un vieillard tenant des propos incohérents, incapable de défendre convenablement son bilan.

Dès la fin de ce débat, toute la machine du parti démocrate s’est mise en ordre de marche pour débrancher son candidat. Malgré la résistance désespérée de Joe Biden, celui-ci a fini par céder à la pression et s’est retiré de la course 3 semaines et demi plus tard le 21 juillet. Pourquoi un lâchage à ce moment précis de la campagne ? Parce que ce débat a prouvé que Joe Biden n’avait pas la santé nécessaire pour mener une campagne de terrain énergique.

En effet, si Trump ne menait que de 3 points dans les sondages nationaux (soit une progression de 7 points par rapport à 2020), l’avance de Trump était de plus en plus insurmontable dans les swing states. Trump était, tout simplement, en passe d’humilier Joe Biden le 5 novembre prochain.

Le duel Biden/Trump dans les swing states au 21 juillet 2024

En conséquence, avec la défaite quasi assurée de leur candidat zombie, les démocrates ne prenaient plus un grand risque à remplacer leur candidat, à la condition que ce retrait ne provoque pas le chaos au sein du parti.

Direction l’Ehpad pour Sleepy Joe

L’irruption de Kamala Harris change la donne

Heureusement pour les démocrates, et c’est là où le blog a eu du nez, un retrait aussi tardif du président sortant ne laissait tout simplement qu’un choix de substitution viable : la vice-présidente Kamala Harris. Présente sur le ticket en tant que colistière, elle était, selon les règles établies par la commission électorale fédérale (FEC), la seule en capacité de récupérer le trésor de guerre constitué par la campagne Biden (350 millions de dollars accumulés). Kamala a donc très rapidement fait l’unanimité autour de sa personne et la campagne a pu repartir de plus belle avec un souffle nouveau qui manquait cruellement jusqu’ici : celui de l’espoir.

L’effet Kamala sera-t-il durable ?

Depuis lors, Kamala Harris a nommé son colistier, Tim Walz, gouverneur du Minnesota, a récolté plus de 500 millions de dollars en un mois et a complètement refait son retard sur Donald Trump dans les sondages. Elle compte désormais près de 2 points d’avance sur son concurrent. Une vraie success story !

Dans les swing states, l’élection est à nouveau totalement indécise. En l’état actuel des sondages, Harris et Trump ont autant de chance de l’emporter et tout se jouera dans seulement 7 ou 8 états.

Avec Harris, la dynamique de la campagne a changé. Si Trump reste le candidat jugé le plus compétent par les électeurs pour régler les problèmes en matière d’économie et d’immigration, il perd désormais la bataille des personnalités. Harris est, à présent, la candidate jeune et saine d’esprit aux yeux des américains. Pour l’instant, son discours positif tourné vers le futur lui permet de récupérer une partie de l’électorat démocrate qui s’était réfugié dans l’abstention : les minorités, les femmes et les personnes diplômées. Donald Trump a vécu un mois extrêmement compliqué mais est encore bien loin d’avoir perdu cette élection qui sera serrée jusqu’au bout.

Voilà pour le résumé succinct du principal événement de cette campagne mais je reviendrai plus en détail sur tous ces événements au travers de deux articles, l’un dédié au parti démocrate, l’autre au parti républicain et dresserai un état des lieux plus détaillé de ce nouveau duel Harris/Trump à l’entame de la dernière ligne droite.

Que trouverez-vous sur ce blog au cours des 2 prochains mois ?

Si jamais le blog vous avait manqué ces dernières semaines, je promets cette fois de ne plus vous lâcher un seul instant jusqu’au 5 novembre prochain.

Outre ma page X, que je vous invite à suivre, en particulier si vous êtes férus de chiffres et de sondages, le planning d’articles sur le blog s’annonce chargé !

Dès cette semaine, j’analyserai en deux articles les principaux événements qui se sont produits en mon absence. Viendra ensuite un article mode d’emploi pour bien comprendre comment fonctionne l’élection présidentielle américaine et quels en seront les principaux enjeux cette année.

Enfin, comme en 2020, vous pourrez suivre cette élection sur le blog au travers de trois aspects :

  1. Les sondages via mon agrégateur de sondages pour scruter les tendances au niveau national et dans les Swing States. L’agrégateur sortira mi-septembre et sera mis à jour une fois par semaine tous les mardis jusqu’au 5 novembre.
  2. Les swing states avec un dossier de 6 articles sur les principaux états à suivre. Chaque vendredi à partir de fin septembre, je vous ferai découvrir un état où se jouera l’élection.
  3. La campagne avec un article hebdomadaire chaque lundi à partir du 23 septembre pour décrypter l’actualité de la campagne au jour le jour.

J’espère que vous êtes donc fins prêts pour swinguer cet automne !

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